Qu’est ce que la culpabilité ?
La culpabilité se définit par « un sentiment de faute par un sujet, que celle-ci soit réelle ou imaginaire« .
La culpabilité appartient aux émotions dites morales ou sociales. Elle est nécessaire pour vivre en société, elle nous pousse à respecter les règles et à réparer les torts commis. Elle nous incite à distinguer le bien et le mal et nous aide à vivre en société. La culpabilité, lorsqu’elle est trop envahissante, se dérègle et apparaît de façon inadaptée, à tout moment. Néanmoins, dans certaine situation, nous pouvons nous sentir coupable alors qu’aucune « faute objective » n’a été commise. C’est une évaluation subjective d’avoir commis une faute. La culpabilité est une émotion impliquant un sentiment de tension, de regrets et de remords. Elle motive la personne à entreprendre des actions réparatrices comme le pardon,la confession ou les actions pro-sociales.
La culpabilité est un sentiment présent dans les états dépressifs. Il est fréquent que la personne déprimée maintienne ce sentiment, ce qui entretient la dépression.
Le sentiment de culpabilité est parfois confondue avec la honte, cette dernière est davantage centrée sur soi, par la crainte d’un jugement de l’autre sur soi (« Qu’est ce que les autres vont penser ») alors que la culpabilité est tournée vers l’autre, la préoccupation d’avoir causé du tort à autrui ou un préjudice à autrui.
Monologue intérieur de la culpabilité
Il est normal de se sentir coupable après avoir causé un préjudice à autrui, mais cela n’a pas tendance à durer. En revanche, ressasser sans fin des pensées culpabilisantes, permet à ce ressenti de se prolonger sur une plus longue période, comme par exemple, se dire à soi-même, « je n’aurai pas du manger cet aliment », « j’aurai pu m’empêcher de me gratter », « j’aurai pu faire en sorte que cela n’arrive pas ». S’auto-culpabiliser devient toxique et pathologique, sur du long terme.
Nous sommes capables d’entretenir nos émotions, et de les faire se prolonger. Par exemple, se répéter des phrases , comme : « Comment a t’il pu faire ça », « je ne vais pas le laisser faire », ce type de pensées permettent d’alimenter la colère et de la faire perdurer. C’est notre monologue intérieur qui alimente nos émotions et les fait se prolonger. Les pensées ont un rôle fondamental dans le prolongement des émotions.
Ce ne sont pas les situations, mais l’interprétation que nous en faisons qui détermine l’émotion que nous ressentons. Nos pensées déterminent nos émotions. Une même situation peut être ressenti différemment en fonction de chaque individu. Il est important de souligner que ce n’est pas les autres ou le monde extérieur qui sont la cause de nos émotions, ex : Tu me mets en colère », « je suis triste parce que tu ne penses pas à moi ». Dans ces formulations, l’autre est responsable de nos ressentis (nous le culpabilisons). Nous avons tendance à reporter la faute sur l’autre plutôt que de regarder en soi ce qu’il se passe.
Quelle serait l’utilité de la culpabilité ?
Tous mécanismes s’ils perdurent a des avantages, appelés « bénéfices secondaires ». Ces avantages doivent être suffisamment important pour entretenir ce sentiment.
- L’autopunition : L’idée selon laquelle toute faute commise et causant du tort à autrui doit être punis. Cette croyance est partagée dans quasiment toutes les sociétés et religions.Nous sommes convaincus qu’une faute doit être suivi d’une punition. La culpabilité est une façon de nous punir de nos fautes réelles ou imaginées.
- La toute puissance, la personne a le sentiment d’avoir un pouvoir sur les évènements passés. Elle ressasse les situations, en pensant qu’elle aurait pu changer les choses, « J’aurai pu faire les choses autrement », « les choses auraient pu se passer autrement si j’avais fait telle chose », en ce disant cela, la culpabilité amène la personne à croire qu’elle a un pouvoir, un sentiment de contrôle sur les évènements de la vie. Elle se rend responsable des évènements et pense maitriser l’avenir.
- Bibliographie – Références
- Thalmann, Yves Alexandre (2014), Au diable la culpabilité ! Editions Poches Jouvence
- Thalmann, Yves Alexandre (2015), Petit cachier de culpabilité pour vivre libre et cesser de culpabiliser, Editions Poches Jouvence
- Theurel, A., Roux,A., Gentaz, E & al. (2016). Le développement de la culpabilité au cours de l’enfance. Le revue des professionnels de la petite enfance.